Une histoire vraie : « des apparences bien trompeuses »

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Cela se passe aujourd’hui, près de chez vous.

Et c’est Pascale Solona qui nous en parle en ce Lundi. Parce que la vraie vie est pleine d’enseignements.

On parle ici de « candidat idéal », de compétences, de mise en situation, et surtout de ces recruteurs qui osent, au service de leurs clients.

 

« Aujourd’hui, j’ai rencontré… » non pas comme le dit si joliment  Diane Dufresne «  … L’homme de ma vie…  oh oh oh en plein midi », mais un recruteur pas comme les autres  avec qui j’ai déjeuné ! Il s’appelle Nicolas D. Il est  chargé de mission développement économique, insertion et emploi pour une commune de la première couronne Lyonnaise

J’avoue,  je viens vous confesser ici cette rencontre.

Je connais Nicolas D. depuis des années. Il est sincèrement  investi au sein du service insertion et emploi. Son job est  de mettre en relation les demandeurs d’emploi, les dirigeants, les recruteurs, mais aussi de trouver chaque jour de nouvelles solutions pour que  les compétences se rencontrent. Il s’engage en outre à  guider, accélérer les formations pour les demandeurs d’emploi, encourager les entreprises à recruter et à recruter autrement. Il serait si long d’énumérer son action sur les champs de l’insertion, de l’emploi, des clubs RH… que j’en fais  ici un tour extrêmement rapide c’est si frustrant.

Toutefois, il m’a raconté une très jolie expérience de recrutement  à midi, certes  pas si originale, mais qui a le mérite de mettre le doigt sur deux ou trois problèmes si persistants dans le domaine du recrutement.

Aussi Thomas, il était impossible de ne pas partager tout cela avec toi et tes lecteurs. Donc j’intitulerai cette brève RH ainsi : « Des apparences bien trompeuses »

Un ami, d’un ami, d’une amie, oui je sais, mais dans cette fabuleuse farandole du réseau, nous parlons bien comme cela, donc, l’ami  de l’ami de l’amie explique  à Nicolas D. les difficultés de recrutement qu’un sympathique  chef d’entreprise, inventeur, concepteur et vendeur de chocolats d’une qualité suprême à Lyon (j’ouvre une parenthèse, vous voyez ? Allez,  un petit effort, ils sont juste deux ou trois !) Je referme la parenthèse.

Nicolas D., aventurier téméraire des solutions impossibles en recrutement, répond au challenge lancé à savoir : recruter un ou une vendeuse.

Aïe , le chef d’entreprise souhaite « une jeune femme , qui présente bien, qui sache bien s’exprimer ».  Les oreilles de Nicolas D. le vaillant se dressent, sachant que sa commune a dû être la première  de toutes les collectivités  du Monde à travailler sur ces questions de lutte contre les discriminations. Nicolas ne répond donc pas et se concentre au contraire  sur le métier, les aptitudes et compétences attendues, l’environnement du poste à pourvoir,  l’histoire de l’entreprise.  Ce qui ne l’empêche pas soit dit en passant de lancer un rapide « on verra bien si il  s’agit d’une femme ou d’un homme, ce n’est pas la  priorité ».

Nicolas D. s’affaire, la mission n’est pas si simple. C’est que par chez nous, les métiers du commerce et du service client ne déplacent pas les foules.  Nicolas D. identifie au final non pas 15, mais 2 candidats. Oui, vous avez bien lu.  J’ai complétement oublié de vous préciser  que Nicolas D. n’est pas dans le nombre, mais dans la qualité, alors oui avec lui cela prend un peu plus  de temps. Vous verrez plus loin le résultat.

Il rencontre un jeune homme égaré, que dis-je, perdu dans de vagues études supérieures choisies selon on ne sait trop quelle logique, quelques activités estivales dans un centre de vacances à la Grande Motte, bref un CV qui dans bien des cas n’éveillera aucune curiosité, et passera franchement inaperçu. Nicolas D., lui , ose. Il échange avec  le candidat, comprend le parcours, les attentes. Ce jeune veut travailler dans le luxe, major d’homme ou autres activités de ce genre. Il est très attiré par tout cet univers. Nicolas est convaincu que  le chef d’entreprise doit absolument rencontrer ce jeune.

Il rencontre également une jeune femme au profil parfait.

Nicolas appelle le chef d’entreprise et lui propose ces deux candidats. Le dirigeant, fin chocolatier  est formel, non il ne veut pas rencontrer le candidat. Nicolas bataille, il a passé du temps avec le jeune homme, le chef d’entreprise doit le rencontrer.  A  force d’insistance, le dirigeant finit par accepter.

Nicolas lui glisse à cette occasion qu’il serait peut-être bien de tester ces deux personnes par la réalisation d’un petit ballotin de chocolats. Voyons voir… très intéressant, ce chef d’entreprise qui a recruté de nombreux collaborateurs n’y avait tout simplement jamais songé.

Go, le recrutement est parti. La jeune femme est rencontrée en premier et vient le tour du jeune homme… Déjà l’heure du verdict.

Notre bon chef d’entreprise appelle Nicolas. Nicolas voyant le numéro s’afficher a franchement hésité à décrocher. Courage aidant, il lance un « Bonjour Monsieur ». Au bout du fil, le chef d’entreprise n’y va pas par quatre chemins : « c’est ce jeune homme qu’il me faut ! »

Pourquoi ? Tout simplement parce que ce jeune au CV juste incasable avait cherché toutes les informations sur les chocolats du monde, les techniques, le métier. Il a complétement raté son petit ballotin mais a dit si naturellement  au vieux chef d’entreprise : « Donnez-moi des emballages vides, je vais m’entrainer »

Aujourd’hui, le jeune se porte bien et il est très heureux auprès de son patron. Le Chef d’entreprise a su faire confiance à Nicolas D. !

Et la morale de la morale, c’est que fort de la confiance mutuelle, le chocolatier a recruté par la suite un jeune réfugié angolais sans expérience en France, puis une jeune femme diplômée de psychologie dans son pays d’origine qui n’avaient d’autre ambition que de trouver un travail stable et n’auraient jamais imaginé travailler dans un tel établissement…

Cette histoire de recrutement responsable, qui n’a rien d’une fable, sauf dans sa morale peut-être, est aussi possible car un maire a relevé le défi  de l’emploi : non ce n’est pas de sa compétence, oui c’est un vrai thème électoral. Il a pris le sujet à bras le corps, y a mis les moyens et surtout les énergies. Il a fait du recrutement un sujet et une fonction stratégique. Et y a positionné des équipes légitimes.

Un bel enseignement pour chacun d’entre nous ».

 

Vous appréciez le regard de Pascale ? Son témoignage au cœur de l’emploi, de ses enjeux et parfois de ses contradictions ?

Alors je vous invite à découvrir « Pourquoi moi », son premier ouvrage (Editions EMCC). Un petit recueil plein de vérités, qui aurait pu s’intituler fort à propos « 40 ans et candidate ». C’est drôle, touchant, plein de bon sens et de jolies rencontres. C’est à paraître, pensez à réserver dès aujourd’hui votre exemplaire.

Voici un petit lien utile. Vous ne regretterez pas votre lecture 🙂

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Crédits images : thesoulblazing.com et Livres EMCC

5 thoughts on “Une histoire vraie : « des apparences bien trompeuses »

  1. bonjour,

    je partage votre expérience, votre vision, et je suis en train de construire un projet dans ce sens sur mon territoire.
    Le problème principal, ce n’est pas de construire des outils tous plus 2.0 les uns que les autres, c’est de changer les mentalités.

    Merci pour ce bel exemple partagé, c’est le début du changement.

  2. merci à Thomas de ce partage , merci de ce commentaire également. Je sais hélas que je ne suis pas la seule dans ce cas. J’aurais grand plaisir à échanger avec vous . Dans cette situation peut confortable je me dois d’ être créative et surtout en action sur des projets réalistes, parfois sans doute un peu fous mais contemporains . Je réfléchis également à un projet sur la communication RH.Et puis Grégory Charles. dit « Moi, je n’ai pas de rêve ! J’ai des projets ! » et si il était possible d’avoir les 2 ,
    Pascale

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