L’opérationnel et le recrutement : des hauts et débats

 

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui, un billet écrit sur un quai de gare, le matin de bonheur… un billet de train quoi !

Rappelez-vous, j’ouvrais ici même le 12 Novembre dernier la Boîte de Pandore : « recruteurs et opérationnels, comment avancer ensemble ?».

Ne cherchez plus, mais c’est bien sûr, voici le lien :

http://blogrh-thomasvilcot.com/recruteurs-et-operationnels-comment-avancer-ensemble/

Billet rédigé en connaissance de cause, puisque je suis moi-même un ancien opérationnel devenu recruteur. Mais un recruteur qui reste aussi au service des opérationnels, au quotidien.

Alors je ne pouvais m’empêcher de poursuivre notre débat à-travers cette invitation : responsables opérationnels, sachez décider et étayer votre choix, et, surtout, tenir informé votre recruteur partenaire !

Compte-rendu

Scène de votre quotidien de recruteur : il est 10 heures. Vous êtes aux aguets. Inquiet de n’avoir aucune  nouvelle des trois candidatures que vous avez transmises au responsable de service.

Trois, c’est le nombre magique : deux, c’est prendre le risque d’un choix par défaut. Et trois vous permet de glisser dans votre sélection un candidat outsider au profil ou parcours différent des deux autres. Il suffisait d’y penser. C’est votre candidat coup de cœur, en cohérence avec le cahier des charges, mais suffisamment différent pour en finir avec le clonage.

Mais reprenons…

Deux semaines déjà, et pas de son pas d’image. Le black out.Vous partez donc aux nouvelles. Un peu sur le mode « coup de fil à un ami ».

 

Silence

Et là, surprise :

(l’opérationnel dans tous ses états)

MERCI

#1 « Eh bien écoute, merci de m’appeler, je cherchais justement à te joindre. Mais c’est vrai qu’au siège on finit tôt ! Mon besoin a changé et je ne recherche plus pour la région PACA mais maintenant c’est pour l’Alsace. » Certes, cela change un peu la donne… rien qu’un tout petit peu… reculez de trois cases…

MERCI

#2 « Oui, éléments bien reçus, je te remercie (c’est bien ça de flatter le recruteur ! Cet opérationnel a de l’avenir). Mais je ne suis pas fan de leur CV. Il me faudrait un plus junior (variante : un beaucoup plus confirmé). Et si tu peux aussi me faire passer les CV que tu n’as pas retenus, que j’y jette un œil quand même ? On refait le match et la sélection…la confiance règne…

MERCI

#3 « Oui, je suis débordé, je n’ai pas encore pu les contacter, je m’en occupe rapidement. » Qu’il est commode ce terme rapidement… Pas de panique, le bon candidat est rarement courtisé par nos concurrents… Hâtons-nous lentement ami opérationnel. Et trois jours plus tard : « Tu vois, je les ai appelés, eh bien ils ont trouvé ailleurs ! Refais-moi passer des candidatures car mon besoin, ça urge. » (sic)

RETARDIncorrigibles….

Allez, pour vous consoler, vous décidez de faire le point sur les candidats (enfin) reçus en entretien. C’est l’heure du verdict !

MERCI

#1 (le Normand) : « Eh bien écoute j’hésite. D’un côté j’ai apprécié…. de l’autre je me demande… » Oui, mais on fait quoi alors ? Manager, diriger un service, c’est -on l’espère- avoir la capacité à trancher et faire des choix éclairés. Mais ça, c’est la théorie.

MERCI

#2 (l’inquiet) : « Est-ce qu’on pourrait prévoir de lui faire rencontrer X et Y, ce qui n’était initialement pas prévu. Mais j’aimerais avoir leur avis. Peut-on également prévoir un test de personnalité ? Tu as bien fait les contrôles de référence ? Non parce que tu sais…. » Comment ça nous en serons à 8 entretiens ? Ah, cela fait déjà trois mois que cela dure ? Efficacité, efficacité… le Chemin de Croix en 12 Stations n’est plus très loin…

MERCI

#3 (le chauvin) : « Ecoute il n’a pas manifesté un intérêt démesuré pour notre secteur d’activité. Je le sens opportuniste. D’ailleurs il ne connaissait pas tous nos projets d’entreprise. Je crois qu’il change pour prendre une augmentation au passage ». Euh… c’est qu’en fait il est en poste, mais c’est nous qui venons le chasser, alors comment te dire….

MERCI

#4 (le surprenant) : et alors là, je suis obligé de citer in extenso un mail reçu : « Mon avis est mitigé : grande expérience (++), expérience de notre secteur d’activité pendant 7 ans, personnalité intéressante, humaine, proche du terrain, expérience de management. Sur l’aspect purement technique, il ne m’a toutefois pas complètement convaincu ». Et la conclusion : on s’arrête là pour ce candidat. No comment… Je sais, vous aussi vous êtes surpris…

MERCI

#5 (le flou) : « Non, il n’est pas top ». « Il y a un truc qui me gêne, mais je ne saurais pas te dire quoi ». « Continuons à chercher et on le benchmarkera (verbe des années 2000) avec d’autres candidats par la suite ». Variante plus élaborée : « il me paraît trop bien, cela cache quelque chose, mais je n’ai pas trouvé quoi ». Sans légende.

MERCI

#6 (le présentéiste) : « J’ai senti qu’il a tiqué lorsque je lui ai dit qu’on finissait tous les soirs à 22 heures (note : pour un poste siège de niveau intermédiaire), que nos enjeux étaient stratégiques. Et comme il m’a dit qu’il devait récupérer ses enfants à 19h30 le jeudi soir, ça ne va pas le faire »… Soit dit en passant, si l’on distingue temps de présence et le temps de travail effectif, c’est qu’il doit bien y avoir une raison…

MERCI

#7 (le hussard) : « Il attaque semaine prochaine. S’il est motivé, il se débrouille ». Ah tiens il est en poste et a un préavis… ah tiens, il doit prévoir de déménager… décidément, drôle de candidat ! De vous à moi, en off, si nous en sommes à ce degré d’urgence, n’aurait-on pas à un moment pêché par manque d’anticipation ?

Voilà, n’hésitez pas à compléter cette galerie de portraits, déclinable à l’infini. Je compte sur vous… vous en avez croisé pleins d’autres. Tout aussi drôles ou pathétiques…

SMILEYS

Tout ceci pour au final, lancer 3 chantiers :

 Chantier

1- Tracer, suivre et piloter les indicateurs temps dans la relation candidats : vous n’appréciez pas d’attendre des heures en temps que client, alors des jours et des semaines en tant que candidat…

  • Quelle durée totale pour le process ? Pour combien d’étapes ?
  • Quelle durée entre 2 étapes ? (Exemple : entretien RH / Entretien opérationnel)
  • Quel délai de réponse aux candidats à l’étape 1 ?

tracabilite

 

2- Mieux former les opérationnels au recrutement. Pas celui d’antan sur un coin de table entre deux portes… Un recrutement professionnel, respectueux des candidats et centré sur les compétences. Le recrutement est un acte managérial avant d’être un sujet RH que diable !

  • Pour les aider à comprendre l’importance de la formalisation du cahier des charges avant de lancer toute recherche : « si on ne sait pas où l’on souhaite aller, ni comment, on a peu de chances d’y arriver« .
  • Pour mieux comprendre le marché et décrypter le comportement des candidats d’aujourd’hui !
  • Pour comprendre les risques de discrimination potentiels, et les stéréotypes qui en sont à l’origine.
  • Pour atteindre l’excellence dans la relation candidats.
  • Pour apprendre à formaliser son appréciation sur un candidat.
  • Pour comprendre son rôle en tant que manager dans la délicate phase d’intégration d’un nouveau collaborateur, que l’on a pour mission de faire réussir.
  • Pour inciter le manager à proposer des candidats internes issus de son équipe, et encourager la mobilité.

formation

 

3- Redonner au recrutement, dans l’agenda de l’opérationnel et son activité managériale, le temps et l’importance qu’il mérite.

importantVous l’aurez compris, être opérationnel c’est bien, rester pratique c’est encore mieux !

bonnes_pratiques

Les chantiers sont ouverts. Et ce billet l’est également à vos contributions…

Passons ainsi de la quadrature du cercle au cercle vertueux, pour mieux avancer ensemble, recruteurs et opérationnels !

Je vous souhaite une très belle semaine.

8 thoughts on “L’opérationnel et le recrutement : des hauts et débats

  1. Tous les exemples retenus sont très réalistes et régulièrement rencontrés…Il faudrait même y ajouter les changements de brief, sur le profil recherché ou la définition de poste, en cours de recrutement.

  2. Ah mais tout s’explique ! 🙂 Plein d’humour, de bon sens…j’ai passé un joyeux moment à vous lire, merci.

  3. Un vrai plaisir, et si on reconnait tous une situation, pensons à ne pas les reproduire
    merci pour ce moment de lecture sympathique

  4. L’un ne va pas sans l’autre. Le recrutement est un véritable travail d’équipe. Il faut savoir prendre le temps pour trouver les talents nécessaires au développement de l’entreprise et des projets.

    1. Bonsoir Marilyne et merci pour votre fidélité au blog.
      Le terme travail d’équipe me semble tout à fait pertinent. Restera a fixer a cette équipe des objectifs cohérents… Au service tant de l’efficacité que du beau jeu… Bien à vous

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